Les limites de la traduction automatique : quand l’Intelligene Artificielle joue au cadavre exquis
Traduction, un jeu parfois surréaliste
Il n’y a pas de traduction pour « cadavre exquis » ce terme inventé par les surréalistes français, en particulier Jacques Prévert et Yves Tanguy, vers 1925 est un jeu collectif qui consiste notamment à faire composer une phrase, par plusieurs personnes de façon isolée. On obtient un texte grammaticalement correct, formé de mots généralement courants, mais incompréhensible comme souvent l’intelligence artificielle sait produire une mauvaise traduction. Si vous n’avez jamais entendu parler de l’œuvre inédite d’une traductrice astucieuse, Davina Sammarcelli, vous allez faire le lien. Davina s’est amusée à traduire la célèbre pièce de William Shakespeare, Hamlet, en utilisant uniquement les traductions fournies par Google Traduction.
2B or not 2B
L’œuvre et son auteur sont ainsi rebaptisés « Jambonlaissé de Guillaume Remuepoire ». Jambon laissé pour « Ham let » et Remuepoire pour « Shakes pear » et l’œuvre intégrale ainsi traduite par une machine de traduction donne des résultats étonnants. Au début de l’acte V, la scène se passe dans un cimetière où entrent « deux clowns, avec des pelles : « A churchyard. Enter two Clowns, with spades. ». Google Traduction ne peut pas deviner, bien sûr, que « clowns » en anglais shakespearien désigne un personnage rustique, un « paysan » mais aussi avec un enchaînement de répliques parfois absurde :
« Bernardo : Avez-vous eu la garde tranquille ?
Francisco : Pas d’agitation de la souris. »
Moralité : sans contexte point de message sensé et à tout enjeu mots bien pesés.
« He is good this wine. He has some slip. »
S’il y a bien un terrain de jeu avec lequel l’intelligence artificielle rivalise encore difficilement c’est celui de l’humour et de l’imaginaire avec son lot d’expressions idiomatiques, métaphores, proverbes et contrepèteries. « Il est bon ce vin. Il a du slip », l’une des phrases culte de Gad Elmaleh, traduite en anglais donne : « He is good this wine. He has some slip », une version totalement absurde de l’autre côté de l’Atlantique…Et si l’on demande à l’outil de revenir à la version française, on ne retrouve plus la version originale le résultat est presque aussi déroutant « Il est bon ce vin. Il a un peu de glissement. »
Le contexte pour quoi faire ?
Le contexte est d’une importance capitale pour qu’un traducteur fournisse un travail de qualité. C’est pour cela qu’un traducteur a parfois besoin de poser des questions à son client. Le dialogue permet de lever toute zone d’ombre sur la compréhension du contenu à traduire. Imaginez faire appel à Google Traduction pour traduire votre newsletter ou mettez-vous juste dans la peau de l’un d’entre eux :
Un restaurateur qui traduit sa recette inédite de Rouget Barbet en écailles de pommes de terre. Un politicien qui explique la réforme du code du Travail à un député britannique. L’office du tourisme d’une station de ski qui compte sur Facebook pour traduire en anglais les événements de la semaine. Un site de e-commerce qui répond à un client australien très mécontent. Un cadre français qui prend ses nouvelles fonctions aux Etats-Unis.
Vous croyez vraiment que l’intelligence artificielle peut deviner dans quelle situation vous écrivez votre texte pour être en mesure de traiter votre contenu avec la même finesse qu’un humain ?
Dîtes stop au baragouinage
Vous souhaitez vous faire comprendre, présenter un produit, décrocher un contrat, faire rire votre interlocuteur, convaincre ou captiver votre audience
- sans être immergé dans un pays anglophone
- ni adopter un Anglais
- ni devoir toujours jongler entre Reverso et Linguee
Vos talents peuvent intéresser le monde entier et vous êtes aussi à l’aise en anglais qu’un chien sur une patinoire ?
Alors confiez votre texte à un professionnel et donnez du style à votre message pour (mieux encore) exporter votre French Touch. Au mieux ça fera pencher la balance du commerce extérieur du bon côté. Au pire le monde va comprendre ce que vous avez à dire.